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JUSTE UNE MISE AU POINT
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Non mais dites-moi, quel succès ces jours-ci ! Dimanche, c'est un écrivain, fort sympathique au demeurant, qui me demandait l'autorisation de puiser dans mon site Internet pour écrire un ouvrage.
Lundi, la traduction en anglais de l'un de mes articles à attiré sur son auteur des félicitations... pour la qualité de ses recherches ! Mais bon, dans ce cas précis, l'emprunt n'est pas à sens unique, il est enrichi et il est sourcé.
Et puis voilà qu'hier, en pianotant distraitement sur le Web, j’ai découvert avec curiosité qu’en novembre dernier, une conférence s’est tenue à Caen sur liens entre Sacha Guitry et la Normandie. Du coup, vous me connaissez, j'y ai regardé de plus près...
Animée par un romancier, cette intervention reprenait les informations que j’ai rassemblées dans mon livre consacré au sujet. Durant la causerie, des documents disponibles sur mes pages Web étaient projetées sur écran. J'y ai même retrouvé non sans émotion ma toute premières carte-postale ancienne de Yainville achetée au temps de ma jeunesse dans la galerie du musée Grévin. À l'occasion de ce monologue, une brochure a été éditée pour en reprendre les grands chapitres. Avec un lien vers mon éditeur et ma page Facebook, je suis aimablement cité en fin de publication comme unique source bibliographique. Ce qui n'est pas le cas dans le communiqué annonçant la conférence ni dans le compte-rendu qui en a été fait et où seul l'intervenant est crédité du sujet abordé.
À l’issue de son exposé, le conférencier a du reste dédicacé ses propres romans historiques, ce qui suggère qu’il a pu bénéficier d’une certaine crédibilité après avoir traité d’un sujet pour lequel j’ai fourni un long travail en amont — avec rigueur et passion. Il me semble que j'aurais dû, à défaut d'y être associé, du moins être averti de cette initiative. Le conférencier s'en est du reste volontiers excusé depuis. Dont acte.
Ma réaction n'est animée par aucune intention polémique. Mais cette anecdote, après trop de cas similaires, voire bien pires, m’amène une fois de plus à m’interroger sur le traitement réservé aux chercheurs indépendants, auteurs ou simples amateurs d'histoire locale dont je suis et dont le travail de fond est souvent utilisé sans réelle mise en valeur, voire sans aucune mention d'origine ou même détourné à des fins personnelles.
Dans le cas de mon livre sur Sacha Guitry, la citation en bibliographie est un geste apprécié, mais elle peut sembler bien discrète quand l’essentiel du contenu repose sur une seule source. C'est dans les années 80 que j'ai commencé à jeter les bases de cet ouvrage en me rapprochant de l'association des Amis de Sacha Guitry dont l'animateur infatigable, Charles Floquet, m'avait si aimablement encouragé et documenté. Ce livre aura donc mis 40 ans à mûrir. 40 ans !
Il me semble simplement important de rappeler que ce patient travail de documentation mérite d’être reconnu à la hauteur de ce qu'il a coûté à son auteur et de ce qu’il apporte, surtout lorsqu’il alimente des événements publics, des publications et qu’il contribue à faire revivre des pans méconnus de notre histoire commune.
Laurent QUEVILLY
Carte de presse 62493.
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